Joueur amateur de tennis réalisant un geste de service avec posture équilibrée et préparation physique adaptée
Publié le 17 mai 2025

Contrairement à la croyance populaire, la plupart des douleurs du tennisman ne naissent pas là où elles s’expriment. La clé pour jouer sans blessure n’est pas de soigner un symptôme, mais de corriger les déséquilibres de toute la chaîne biomécanique.

  • Le fameux « tennis elbow » est très souvent la conséquence d’un manque de mobilité de l’épaule ou d’une faiblesse du dos.
  • Un équipement inadapté (raquette, chaussures) et un échauffement négligé sont les principaux accélérateurs de blessures.

Recommandation : Cessez de vous focaliser uniquement sur la zone douloureuse et adoptez une approche globale en renforçant vos muscles stabilisateurs et en auditant votre matériel.

Cette douleur lancinante au coude après chaque service, cette épaule qui tire après un long match, ou ce dos qui grince le lendemain… Si ces sensations vous sont familières, vous n’êtes pas seul. Pour le joueur de tennis passionné, la plus grande peur n’est pas de perdre un match, mais de devoir arrêter de jouer à cause d’une blessure. Beaucoup pensent que la solution réside dans des crèmes anti-inflammatoires ou des périodes de repos forcé, en traitant le problème une fois qu’il est déjà installé. On se concentre sur le « tennis elbow », on étire le poignet, on masse l’avant-bras, en espérant que la douleur s’en aille.

Mais si la véritable clé n’était pas de soigner la douleur, mais de comprendre pourquoi elle apparaît ? Et si votre coude n’était que le messager d’un déséquilibre situé bien plus haut, au niveau de votre épaule ou de votre dos ? Cet article adopte le point de vue d’un kinésithérapeute du sport pour changer votre perspective. Nous n’allons pas simplement lister des blessures, mais nous allons déconstruire les mécanismes qui y mènent. L’objectif est de vous transformer d’un joueur qui subit les douleurs à un athlète qui les anticipe.

Ensemble, nous allons explorer comment un échauffement intelligent peut faire plus pour vous que des mois de rééducation, pourquoi la force de votre dos est la meilleure assurance pour votre épaule, et comment votre raquette ou même vos chaussures peuvent être les coupables silencieux de vos maux. Ce guide est conçu pour vous donner les outils non pas pour guérir, mais pour construire un corps résilient, capable de supporter les exigences de ce sport magnifique pour les décennies à venir.

Pour ceux qui préfèrent un format visuel, cette vidéo vous offre une démonstration pratique d’un échauffement efficace réalisable sans matériel, un excellent complément aux principes que nous allons détailler.

Pour naviguer efficacement à travers les différentes facettes de cette approche préventive, voici le plan de notre discussion. Chaque section aborde un point névralgique de la santé du joueur de tennis, vous guidant pas à pas vers une pratique plus sûre et durable.

Sommaire : Le plan de jeu pour une carrière de tennis sans blessures

Le tennis elbow n’est pas une fatalité : les 3 causes que votre médecin oublie de vous mentionner

Le « tennis elbow », ou épicondylite latérale, est la hantise de nombreux joueurs. On l’attribue souvent à une mauvaise technique de revers ou à une raquette trop rigide. Si ces facteurs jouent un rôle, la cause fondamentale est fréquemment ailleurs, cachée dans la biomécanique de votre membre supérieur. La première cause méconnue est un déficit de rotation interne de l’épaule. Quand votre épaule ne peut pas tourner librement vers l’intérieur lors de la frappe, votre corps compense. Cette compensation crée une contrainte excessive sur les muscles et les tendons de l’avant-bras qui s’insèrent sur le coude. Le coude paie alors la dette de mobilité de l’épaule. C’est un principe de chaîne cinétique : un maillon faible (l’épaule) reporte le stress sur le maillon suivant (le coude).

La deuxième cause est une faiblesse des muscles rotateurs externes de l’épaule et des stabilisateurs de l’omoplate. Ces muscles agissent comme des freins. Ils sont cruciaux pour décélérer le bras après l’impact. S’ils sont trop faibles, ce sont les petits muscles de l’avant-bras qui tentent de faire ce travail de décélération, un rôle pour lequel ils ne sont pas conçus, menant à une surcharge et à l’inflammation. Une étude de cas a d’ailleurs montré qu’un programme ciblé sur le renforcement des rotateurs externes et la mobilité de l’épaule réduisait significativement les douleurs liées au tennis elbow. Une analyse a même chiffré une augmentation du risque de 60% chez les joueurs avec une mobilité d’épaule restreinte.

Enfin, la troisième cause est un manque de gainage et de transfert de force depuis le bas du corps. Un coup puissant au tennis ne vient pas du bras, mais des jambes et de la rotation du tronc. Si votre gainage est faible, ce transfert d’énergie est inefficace. Votre bras doit alors « forcer » pour générer de la puissance, ce qui met une pression énorme sur le coude. En résumé, votre tennis elbow n’est souvent pas un problème de coude, mais un symptôme d’un problème d’épaule, de dos ou de gainage.

L’échauffement de 15 minutes qui vous sauvera de mois de blessures

Considérez l’échauffement non pas comme un prélude au jeu, mais comme la première et la plus importante partie de votre séance. Sauter cette étape ou la réduire à quelques étirements passifs est la voie la plus rapide vers la blessure. Un échauffement efficace doit être progressif, spécifique et dynamique. L’objectif est de préparer le corps à l’effort intense et balistique du tennis. Pour cela, le protocole R.A.M.P. (Raise, Activate, Mobilize, Potentiate) est particulièrement adapté et peut être condensé en 15 minutes.

La première phase, Raise (Élever), consiste à augmenter la température corporelle et le rythme cardiaque avec 3 à 5 minutes de footing léger, de corde à sauter ou de talons-fesses. Ensuite vient l’Activation (5 minutes). C’est ici que la magie opère. Il ne s’agit pas de s’épuiser, mais de « réveiller » les muscles clés. Activez vos fessiers avec des ponts, vos rotateurs d’épaule avec des élastiques légers, et votre ceinture abdominale avec des planches. L’expert Rodolphe Gilbert, entraîneur pour la FFT, insiste sur un point crucial : « L’activation des muscles décélérateurs comme les dorsaux et les rotateurs externes est plus importante que l’activation des moteurs pour prévenir les blessures. »

Joueur de tennis en train de réaliser un échauffement dynamique RAMP sur un court extérieur

La troisième phase, Mobilize (Mobiliser), se concentre sur les articulations (3 minutes). Effectuez des rotations contrôlées des hanches, des cercles avec les bras, des flexions-extensions des poignets et des chevilles. L’idée est de lubrifier les articulations et de retrouver toute leur amplitude de mouvement. Enfin, la phase de Potentiation (2 minutes) prépare le système nerveux. Il s’agit d’exercices qui imitent les mouvements du tennis avec une intensité croissante : quelques accélérations courtes, des frappes à vide en augmentant progressivement la vitesse du bras, ou des petits sauts. Une étude récente a même montré que seulement deux minutes d’exercices oculaires pouvaient améliorer la coordination et réduire les gestes de compensation. Cet échauffement complet est votre meilleur investissement pour une pratique sans douleur.

Votre corps vous parle : les 5 signes qui indiquent qu’il est temps de faire un break

Dans la quête de progression, l’enthousiasme peut parfois nous faire ignorer les signaux d’alerte que notre corps envoie. Apprendre à écouter ces signaux est une compétence aussi importante que maîtriser un coup droit lifté. Ignorer ces avertissements, c’est transformer une fatigue passagère en blessure chronique. Le premier signe, et le plus évident, est une douleur aiguë et localisée. Il faut différencier la bonne douleur de la fatigue musculaire de la mauvaise douleur, celle qui est vive, précise et qui peut survenir sur un mouvement spécifique. Ne jouez jamais « à travers » une douleur aiguë.

Le deuxième signe est la « douleur du lendemain ». Si vous ressentez une raideur ou une douleur articulaire significative plus de 48 heures après un match, c’est que la charge d’entraînement a dépassé vos capacités de récupération. Le troisième signal est plus subtil : une baisse de performance inexpliquée. Si votre service manque de puissance, que vos fautes directes se multiplient ou que votre jeu de jambes devient laborieux sans raison apparente, c’est souvent un signe de fatigue neuromusculaire. Votre corps, pour se protéger, fonctionne en mode « économie d’énergie ».

Le quatrième signe est un piège classique : la douleur qui disparaît à chaud. C’est le symptôme typique d’une tendinopathie débutante. La chaleur de l’effort anesthésie la douleur, mais le tissu, lui, continue de subir des micro-lésions. Comme le souligne le Dr. Marie Dupont, spécialiste en médecine du sport, « La douleur qui disparaît à chaud est un piège courant qui masque une tendinite en cours d’installation, conduisant à une aggravation sans repos adapté. » Enfin, le cinquième signe est une perte de précision ou de sensation, liée à une baisse de la proprioception. Si vous commencez à « sentir » moins bien la balle ou que vos coups sont moins précis, cela peut indiquer un épuisement musculaire qui altère la perception de votre corps dans l’espace, un facteur de risque majeur de blessures articulaires. Reconnaître ces signes et accepter de prendre un ou deux jours de repos n’est pas une faiblesse, mais la marque d’un joueur intelligent qui gère sa carrière sur le long terme.

Pour protéger votre épaule, vous devez muscler votre dos : le secret des muscles antagonistes

Au tennis, on pense instinctivement aux muscles qui permettent d’accélérer la raquette : les pectoraux, le deltoïde antérieur (l’avant de l’épaule) et les muscles du bras. On passe des heures à les renforcer, mais on oublie leurs partenaires indispensables : les muscles antagonistes. Ce sont eux qui freinent le mouvement et stabilisent l’articulation. Pour l’épaule, les muscles les plus importants ne sont pas devant, mais derrière : le grand dorsal, les trapèzes et surtout, la coiffe des rotateurs.

Le secret d’une épaule saine et puissante réside dans l’équilibre parfait entre les muscles « accélérateurs » (agonistes) et les « freineurs » (antagonistes). Un déséquilibre, très fréquent chez le joueur amateur, où les muscles de l’avant sont beaucoup plus forts que ceux de l’arrière, est la recette parfaite pour une blessure de type « conflit sous-acromial ». Le Dr. François Martin, kinésithérapeute, le résume parfaitement : « Muscler le dos est vital non seulement pour frapper plus fort, mais surtout pour freiner le bras après l’impact et éviter les blessures. » En effet, une grande partie des blessures à l’épaule ne survient pas lors de la frappe, mais juste après, lors de la phase de décélération excentrique. Si votre dos et vos rotateurs externes sont faibles, cette décélération est mal contrôlée, et les tendons de l’épaule viennent « frotter » contre l’os, créant inflammation et douleur. Des études ont d’ailleurs montré que jusqu’à 78% des cas de conflit sous-acromial sont liés à un déséquilibre musculaire.

La solution est simple et terriblement efficace : intégrer à votre routine de préparation physique des exercices spécifiques pour le dos et l’arrière de l’épaule. Nul besoin de soulever des charges lourdes ; des élastiques suffisent. Des exercices comme le tirage horizontal (rowing), l’élévation en « Y » ou les rotations externes avec élastique sont fondamentaux. En renforçant la « base arrière », vous ne vous contentez pas de protéger votre épaule ; vous créez une plateforme stable qui permet de libérer la puissance de votre bras en toute sécurité, améliorant ainsi votre performance globale.

Votre raquette vous blesse-t-elle en silence ? Le contrôle technique de votre équipement

Votre raquette est le prolongement de votre bras. Si elle n’est pas adaptée à votre physique et à votre style de jeu, elle peut devenir votre pire ennemie, vous infligeant des micro-traumatismes à chaque frappe. Trois paramètres sont à surveiller de près : la rigidité, la tension du cordage et l’équilibre. Une raquette trop rigide (avec un indice de rigidité, ou RA, élevé) offre plus de puissance, mais elle transmet aussi beaucoup plus de vibrations au bras. Une analyse technique a montré qu’un indice RA supérieur à 65 provoque une hausse de 30% des vibrations nuisibles, ce qui est un facteur aggravant majeur pour le tennis elbow.

Le cordage est tout aussi crucial. Une tension trop élevée augmente le contrôle, mais diminue la tolérance et le confort. L’effet « planche de bois » d’un cordage très tendu force les muscles de l’avant-bras à travailler davantage pour générer de la puissance et absorber le choc. Pour la grande majorité des joueurs amateurs, une tension plus basse est bénéfique. Comme le conseille Jean-Pierre Lemoine, expert en matériel, « Pour 99% des amateurs, une tension de cordage inférieure à 23kg prévient la sur-sollicitation des tendons et réduit le risque de tennis elbow. » De plus, un cordage usé perd son élasticité et devient traumatisant. Pensez à le changer au moins deux à trois fois par an, même si vous ne le cassez pas.

Enfin, l’équilibre de la raquette joue un rôle dans la localisation des contraintes. Une raquette équilibrée en tête offre plus de puissance mais augmente le stress sur le coude et le poignet. À l’inverse, une raquette avec un équilibre en manche est plus maniable mais peut, si la technique n’est pas parfaite, reporter les contraintes sur l’épaule. Le choix idéal dépend de votre style de jeu et de vos éventuelles fragilités. Faire un « bilan matériel » avec un spécialiste en magasin ou votre entraîneur n’est pas un luxe, c’est une démarche de prévention essentielle.

Plan d’action : Audit de votre équipement et de sa compatibilité

  1. Points de contact : Vérifiez la taille du manche (doit permettre de glisser un index entre la paume et le bout des doigts) et l’état du grip (ne doit pas être lisse ou glissant).
  2. Collecte des données : Notez l’indice de rigidité (RA) de votre cadre, le poids, l’équilibre et la tension actuelle de votre cordage.
  3. Analyse de cohérence : Confrontez ces données à votre profil. Joueur débutant ou sujet aux douleurs ? Privilégiez un RA bas (<65) et une tension faible (21-23kg).
  4. Évaluation des vibrations : Après avoir joué, avez-vous des fourmillements ou des douleurs ? Pensez à ajouter un anti-vibrateur, mais surtout, questionnez la rigidité de votre cadre.
  5. Plan d’intégration : Si votre équipement semble inadapté, planifiez un test avec des raquettes plus souples ou faites रिकॉर्डer avec une tension plus basse de 1 à 2 kg pour commencer.

Comprendre les muscles de votre avant-bras pour mieux les protéger

L’avant-bras est une mécanique de précision, composée de nombreux petits muscles responsables des mouvements fins du poignet et des doigts, mais aussi de la stabilisation lors de l’impact. On parle souvent du « tennis elbow » qui affecte les muscles extenseurs (sur le dessus de l’avant-bras), mais il ne faut pas oublier son cousin, le « golfer’s elbow » (épitrochléite), qui touche les muscles fléchisseurs (en dessous). Comme le précise la Dre. Élodie Fournier, spécialiste en traumatologie sportive, « Le golfer’s elbow peut être déclenché par un service ou un lift excessif et touche souvent le côté intérieur du coude, souvent négligé par les joueurs. »

La protection de ces muscles passe par trois axes : le renforcement équilibré, la mobilité et les étirements. Le renforcement ne doit pas se limiter aux muscles qui font mal. Il est crucial de travailler en équilibre les fléchisseurs et les extenseurs, ainsi que les muscles responsables de la prono-supination (le mouvement de rotation de l’avant-bras). Des exercices simples avec des haltères légers ou des élastiques, comme les flexions et extensions du poignet, sont très efficaces. Un programme ciblé sur le renforcement du muscle brachioradial, par exemple, a montré une réduction significative des tensions sur les extenseurs lors de la reprise.

La mobilité est tout aussi importante. La capacité de votre avant-bras à effectuer une rotation complète (pronation et supination) est essentielle pour une gestuelle fluide, notamment au service. Des exercices de rotation de l’avant-bras, avec ou without petite charge, permettent de maintenir cette mobilité et de prévenir les blocages qui pourraient entraîner des compensations. Enfin, des étirements doux et maintenus après l’effort aident à relâcher les tensions accumulées. Étirez en extension (paume vers le bas) et en flexion (paume vers le haut), en maintenant la position 20 à 30 secondes sans jamais forcer jusqu’à la douleur. Un avant-bras à la fois fort, souple et mobile est un avant-bras protégé.

Pourquoi jouer au tennis en chaussures de running est la pire chose à faire pour vos chevilles

Venir sur un court de tennis avec des chaussures de course à pied est une erreur biomécanique majeure qui met vos articulations en danger, en particulier vos chevilles. La raison est simple : les deux types de chaussures sont conçus pour des contraintes radicalement opposées. Une chaussure de running est faite pour aller droit devant. Elle possède un amorti important au talon, souvent une semelle souple et des bords hauts et moelleux pour accompagner le déroulé du pied dans un axe unique. Sa structure n’est absolument pas pensée pour résister aux contraintes latérales.

Le tennis, à l’inverse, est un sport de mouvements multidirectionnels : démarrages, arrêts brutaux, changements de direction, glissades, pas chassés… Les forces appliquées sur le pied et la cheville sont principalement latérales. Une chaussure de tennis est spécifiquement conçue pour cela : elle possède une semelle plus plate et plus large pour la stabilité, des renforts sur les côtés pour maintenir le pied lors des dérapages, et une tige plus rigide pour éviter les torsions de la cheville. Utiliser des chaussures de running pour jouer au tennis expose à un risque bien plus élevé de blessures. Une étude a d’ailleurs révélé 35% plus de lésions ligamentaires chez les joueurs utilisant des chaussures non adaptées.

Comme l’explique la podologue du sport Dr. Laura Morel, « Les chaussures de running, conçues pour l’avant, créent un effet de levier qui déstabilise la cheville sur les mouvements latéraux au tennis. » Leurs semelles épaisses et souples peuvent se « pincer » ou se déformer lors d’un appui latéral violent, provoquant une entorse de la cheville. Investir dans une paire de chaussures spécifiques au tennis n’est pas une question de style, mais une décision fondamentale pour votre sécurité. Elles vous offriront le maintien, l’adhérence et la stabilité nécessaires pour vous déplacer sur le court en toute confiance, protégeant ainsi vos chevilles, mais aussi vos genoux et vos hanches qui subissent également les conséquences d’appuis instables.

À retenir

  • Votre douleur au coude est souvent le symptôme d’un problème qui prend racine dans un manque de mobilité de l’épaule ou une faiblesse du dos.
  • La force de vos muscles « freineurs » (dos, rotateurs externes) est plus importante pour la prévention que celle de vos muscles « accélérateurs » (pectoraux, avant de l’épaule).
  • Vos chaussures sont votre premier contact avec le sol ; utiliser des chaussures de running sur un court de tennis est une invitation directe aux entorses de la cheville en raison de leur instabilité latérale.

Plus qu’un joueur, un athlète : le plan de préparation physique pour dominer sur le court

Pour jouer au tennis durablement et sans blessure, il faut cesser de se voir comme un simple « joueur » et commencer à se penser comme un « athlète ». Cela implique d’intégrer une préparation physique structurée en dehors du court. Cette préparation ne vise pas seulement à améliorer votre performance, mais surtout à construire un corps plus résilient, capable d’encaisser les contraintes spécifiques du tennis. Un plan annuel pour un joueur amateur peut se diviser en trois grandes phases : pré-saison, saison de compétition, et hors-saison.

La pré-saison est le moment idéal pour travailler sur le renforcement musculaire général et ciblé, ainsi que sur le développement de la mobilité. C’est là que vous construisez les fondations : gainage, renforcement du dos, travail des fessiers et des jambes, et mobilité de la hanche et de l’épaule. La saison de compétition est axée sur le maintien des acquis et la gestion de la récupération. Les séances sont plus courtes, moins intenses, et visent à conserver la force et la mobilité sans créer de fatigue excessive. L’accent est mis sur la récupération, l’hydratation et une nutrition adéquate. Enfin, la hors-saison est une phase de « régénération active ». On en profite pour faire un travail de fond sur la prévention, en ciblant les points faibles identifiés pendant la saison et en pratiquant d’autres sports pour éviter la lassitude.

Intégrer des exercices de pliométrie (sauts, bondissements) est également très bénéfique pour améliorer l’explosivité et la capacité des muscles à absorber les chocs, ce qui est essentiel pour la prévention des déchirures. Une étude sur l’entraînement pliométrique au tennis a montré une réduction de 25% des blessures musculaires sur une période de six mois. N’oubliez pas non plus le rôle de la nutrition. Comme le rappelle la nutritionniste sportive Dr. Clara Boucher, « La nutrition joue un rôle indispensable dans la récupération et la résistance tendineuse, notamment via le collagène, la vitamine C et le magnésium. » En adoptant cette approche complète, vous ne ferez pas que prévenir les blessures : vous deviendrez un joueur plus fort, plus rapide et plus endurant.

Pour transformer votre pratique, il est crucial de vous approprier la vision d'une préparation physique globale et structurée.

En appliquant ces principes de manière cohérente, vous mettez toutes les chances de votre côté pour profiter de votre passion pendant de nombreuses années, en faisant de votre corps votre meilleur allié sur le court.

Rédigé par Élodie Martin, Kinésithérapeute du sport spécialisée dans les pathologies du tennis depuis 12 ans, Élodie intervient auprès de plusieurs clubs et suit des joueurs de niveau national. Sa mission est de permettre à chaque passionné de jouer le plus longtemps possible, sans douleur.